- dérider
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• 1572; « enlever les rides de » 1539; de dé- et ride♦ Rendre moins soucieux, moins triste (qqn), comme si on enlevait les rides du front. Il est difficile à dérider; rien ne le déride. ⇒ égayer, réjouir. — Littér. « Il ne peut dérider son front devant ses inférieurs » (Vigny).♢ SE DÉRIDERv. pron. Sourire; rire. Il ne s'est pas déridé de la soirée.⊗ CONTR. Attrister, 1. chagriner.Synonymes :- amuser- égayer- réjouirContraires :- ennuyerdériderv. tr.d1./d Faire disparaître les rides.d2./d égayer. Dérider qqn.|| v. Pron. Perdre sa mauvaise humeur, quitter son air morose. Il a fini par se dérider.⇒DÉRIDER, verbe trans.A.— Emploi trans. Effacer, enlever les rides. Pommade pour dérider la peau (Ac. 1835-1932). Cet ordre de sentiments qui dérident tous les visages, qui mouillent tous les yeux et font battre les cœurs (LEMAITRE, Contemp., 1885, p. 231).— P. méton., vieilli. Dérider le front. Faire disparaître du visage les marques de sérieux, de gravité; détendre. J'avançais néanmoins, mais lentement et d'un air triste. Pour me dérider le front, mon jeune homme se mit à faire des entrechats (DUSAULX, Voy. Barège, t. 1, 1796, p. 250).♦ P. ext. Détendre, égayer, amuser :• 1. Elle [Nadja] s'assied parmi eux, elle cherche à surprendre sur leurs visages ce qui peut bien faire l'objet de leur préoccupation. Ils pensent forcément à ce qu'ils viennent de laisser jusqu'à demain, seulement jusqu'à demain, et aussi à ce qui les attend ce soir, qui les déride ou les rend encore plus soucieux.BRETON, Nadja, 1928, p. 64.B.— Emploi pronom. réfl. Enlever, perdre ses rides. Des bouffées capricieuses venant de la côte. Elles passaient, et la mer se déridait aussitôt après leur passage (VERNE, Tour monde, 1873, p. 120).— P. méton. Sourire, se détendre, s'égayer :• 2. Telle était la puissance que l'éducation des Jésuites avait sur M. de Guermantes, sur le corps de M. de Guermantes du moins, car elle ne régnait pas aussi en maîtresse sur l'esprit du duc. M. de Guermantes riait de ses bons mots, mais ne se déridait pas à ceux des autres.PROUST, Le Côté de Guermantes 1, 1920, p. 284.Rem. On rencontre ds la docum. le néol. dérideur, euse, adj. Qui déride. Enregistré par Lar. Lang. fr. Chandellier, c'était le grand dérideur de Gavarni (GONCOURT, Journal, 1860, p. 840).Prononc. et Orth. :[
], (je me) déride [
]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1538 « effacer les rides » (EST.); 2. fig. 1553 derrider mon soucy (G. DE MAGNY, Les Amours, éd. Combert, p. 101 : ... la caresse ... Qui derride mon soucy); 1698 pronom. (BOILEAU, Épître, X). Dér. de rider; préf. dé-. Fréq. abs. littér. :137.
dérider [deʀide] v. tr.ÉTYM. 1538; de 1. dé-, et rider.❖1 (1538). Effacer, faire disparaître les rides de… || Crème, pommade pour dérider le visage.1 J'aime mieux Arioste et ses fables comiques,Que les auteurs toujours froids et mélancoliques,Qui dans leur sombre humeur se croiraient faire affrontSi les Grâces jamais leur déridaient le front.Boileau, l'Art poétique, III.2 L'autorité absolue qu'exerce un homme le contraint à une perpétuelle réserve. Il ne peut dérider son front devant ses inférieurs, sans leur laisser prendre une familiarité qui porte atteinte à son pouvoir.A. de Vigny, Servitude et Grandeur militaires, I, III, p. 56.2 (1572). Mod. (de dérider le front). Rendre moins soucieux, moins triste (comme si on enlevait les rides du front). ⇒ Amuser, consoler, distraire, égayer, réjouir, sourire (faire sourire). || Il est impossible de le dérider. || Elle est difficile à dérider; rien ne la déride.2.1 Ils pensent forcément à ce qu'ils viennent de laisser jusqu'à demain, seulement jusqu'à demain, et aussi à ce qui les attend ce soir, qui les déride ou les rend encore plus soucieux.A. Breton, Nadja, p. 64.——————se dérider v. pron.1 Perdre ses rides. || La peau se déride. — Par analogie :2.2 Il fallait que la petite goélette se maintînt dans une moyenne de neuf milles à l'heure, et le vent mollissait toujours ! C'était une brise irrégulière, des bouffées capricieuses venant de la côte. Elles passaient, et la mer se déridait aussitôt après leur passage.J. Verne, le Tour du monde en 80 jours, p. 183.2 Fig. Cesser d'être triste, soucieux, tendu. — Spécialt. Commencer à sourire, à rire. || Il ne s'est pas déridé de la soirée.3 Alors il n'était point de lecteur si sauvageQui ne se déridât en lisant mon ouvrage (…)Boileau, Épîtres, X.❖DÉR. Déridage, dérideur.
Encyclopédie Universelle. 2012.